Valérie Boisgel

Valérie Boisgel
Valérie Boisgel

jeudi 5 juin 2014







Lettre d'amour.







Ce matin, après une aube lourde, poisseuse, dans un réveil angoissant, la sensation que ma vie était du même goût que ma tombe, la même solitude. Je ne serai pas plus seule dans mon trou que je ne le suis aujourd’hui vivante.

Si mon corps s’est décrispé puis crispé à outrance c’est que j’ai voulu l’abandon. Dans ma tête je voulais connaître le désarroi. Quand je parle d’abandon c’est davantage une damnation.

Pour une seconde de vérité je suis envahie par le mensonge des autres.

Ce que j’ai tout simplement à vous écrire c’est que cette nuit j’ai eu le sentiment imminent que vous me « mangiez ». Il s’est passé de longues secondes où je me trouvais dans cet état paradoxal où je me laissais manger, au sens littéral du verbe manger, comme on mange … Un jour, vous m’engloutirez !

Cette volonté négative qu’a l’homme de démontrer que seul le mensonge tient pouvoir d’unique vérité. Car toute vérité exprimée se trouve au travers du mensonge et on peut ainsi la déceler. L’esprit de la conscience vogue entre ces notions du bien et du mal, il suffit d’avoir une bonne pensée pour qu’aussitôt une mauvaise pensée vienne l’effacer. A chaque fois que l’homme étale la noirceur de son âme c’est au détriment d’une fulgurance du beau.

La liberté se trouve dans le corps vide d’un crocodile en exposition. C’est féroce et noir mais quel regard sur notre société !

La seule énigme de l’être humain reste dans la peinture. La représentation volontaire d’être, d’exister ! A partir de là se fonde l’intelligence de l’homme par rapport à l’animal. Ce besoin de se représenter, donc d’exister.





Valérie Boisgel

05 juin 2014