Valérie Boisgel

Valérie Boisgel
Valérie Boisgel

mercredi 13 juin 2012

AUTOBIOGRAPHIE  A paraître prochainement

En tant qu’agent littéraire au Québec, j’ai eu la possibilité de lire ce manuscrit, et j’ai été bouleversé. Son écriture, hyper réaliste, vous prend à la gorge. Sa vie, semée d’embûches qu’elle affronte et prend à bras le corps. Une vie dure et magnifique à la fois, parce que cette femme est entière. Chaque période de sa vie est confondue entre joie et désespoir. Un témoignage poignant et si vivant qui se lit comme un roman, comme une page d’histoire.

Ce livre est un chant à la nature, un hymne à l’amour, un cri de désespoir, une succession de renaissances, un acharnement à vouloir accomplir son destin. Malgré les rendez-vous et les actes manqués, les abus, les trahisons des proches et des autres… Envers et contre tout ce qu’on lui impose contre sa nature, contre son intégralité, contre ce qu’elle est et que la plupart ne comprend pas ou ne veut pas comprendre.

De l’enfance heureuse en Algérie près de sa  mémé, écologiste avant l’heure,  qui lui enseigne la beauté de la vie jusqu’à la séparation brutale avec elle alors qu’elle n’a que huit ans. C’est son premier abandon et sa vie va s’accrocher entre son puissant désir  d’aimer « son Dieu » et d’attendre  les mots et les gestes d’amour de sa mère. Un père autoritaire, une institutrice diabolique… Les débuts de la guerre. Elle quitte l’Algérie pour entrer en France, dans la banlieue de Paris.  Son exil. Elle a douze ans. Elle apprend qu’elle est une « Pied-noir » une Etrangère.
Rejetée par les Français, la famille installée dans un « taudis » comme dit la mère, est en pleine tourmente. Son adolescence si difficile, abusée par un étudiant, ses courtes études, son premier emploi en tant que vendeuse à 16 ans dans une boutique « chic » de Paris où elle découvre le pouvoir d’un patron qui abuse ouvertement de ses vendeuses «  toi aussi tu feras comme nous, c’est comme ça on ne peut rien faire, autrement il te vire ». Ses premiers amours déçus, sa volonté farouche de vivre dans la lumière, de devenir comédienne. Ses premiers défilés. Elle prend une chambre de bonne à 17 ans et part à la conquête de Paris. Son amour de la lecture, sa soif de liberté. Avoir 19 ans en 1965, et subir l’avortement. Son combat pour la liberté de la femme commence.
Ses premiers rôles au cinéma, à la télévision et au théâtre. Ceux qu’elle aurait dû jouer aussi. Considérée comme « le sexe symbole » du cinéma français des années 70, elle qui voudrait tant qu’on oublie son physique, sa beauté plastique, pour s’intéresser à qui elle est, profondément.
Ses rencontres, ses questions souvent restées sans réponse. Ce besoin urgent d’aimer et d’être aimée. Ses espoirs et ses  plongeons dans le vide. Son impuissance devant ce monde qui part à la dérive. Sa culpabilité.
Quelques mois après son mariage, elle découvre que son mari a une liaison. C’est l’effondrement et une dépression qui l’entraîne dans des souffrances violentes. Puis la naissance de son enfant.
Elle ouvre un théâtre dans Paris.  Au bout de quatre ans où cet espace commençait à être connu par sa programmation, elle est virée. Elle ouvre un cabaret à Pigalle  qui permet aux artistes de se produire sous forme de « cartes blanches ».

Elle rencontrera la passion pour un homme qui va l’aider à se retrouver, à être « femme », à s’épanouir.
Près de cet homme, elle nous confie sa relation, se mettant à nu pour nous faire partager cet amour fou. Puis au bout de sept ans, c’est la rupture tragique. Dans le désespoir où elle plonge, se raccrochant à sa fille, elle rencontre  un homme plus âgé sur qui elle pourra poser sa tête malade. Quelques années de répit, entrecoupées par la mort toujours présente dans sa vie. Elle devient attachée de presse et directrice de la communication pour une maison de production spécialisée dans les problèmes de société : les femmes en prison, la drogue, la prostitution.
Elle jette, comme elle pense en direct, ses questions sur tous les problèmes de la planète, religion, politique, écologie… Toujours aussi farouche, haïssant le mensonge, et désespérée devant la misère du monde.
Une méditation à voix haute sur Dieu, le Dieu de la bible, le Dieu à travers l’Histoire, le Dieu qui devrait être : le Bien sur la terre.
Jusqu’à sa fuite au Maroc pour se retrouver, après les dernières injustices, par un licenciement non justifié « maintenant que vous êtes publiée vous n’avez plus besoin de travailler », sur les pas de son enfance. A 60 ans.

Dans ce livre, il y a toujours l’émerveillement, la naïveté, la ténacité, la pureté. La vérité. Tout cela fait d’elle une héroïne sans commune mesure. Un livre hors norme avec ses énumérations, ses descriptions détaillées, ce regard qui voit à l’intérieur des autres, son audace pour décrire les choses de l’amour, sans tabou, dans toute sa beauté douce et brûlante. C’est un poème à la vie, à l’amour, à la justice.  Elle se ressource dans la Nature où   là, elle se sent en harmonie.

Richard Bourday

Aucun commentaire: